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SOMMET SUR LA SECURITE MARITIME :DES CONSULTATIONS TRIPARTITES AFRIQUE-CHINE-ETATS-UNIS POUR LA PAIX CE 27 JUILLET A LOME

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SOMMET SUR LA SECURITE MARITIME :DES CONSULTATIONS TRIPARTITES AFRIQUE-CHINE-ETATS-UNIS POUR LA PAIX CE 27 JUILLET A LOME

Le Centre Carter des Etats-Unis et le ministère togolais des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Intégration africaine organisent les 27 et 28 juillet à Lomé, des consultations Afrique-Chine-États-Unis pour la Paix en prélude au sommet extraordinaire de l’Union Africaine (UA) sur la sécurité maritime et le développement.Pour éclairer le public sur ces consultations, le directeur des affaires politiques du ministère togolais des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Intégration africaine, Dr Bakayota Koffi Kpayé a accordé mardi une interview à l’Agence Togolaise de Presse (ATOP).

Il a révélé que depuis l’amorce en 2014 de cette consultation qui rassemble un groupe restreint de diplomates et experts africains, chinois et américains pour des discussions à huis clos visant à examiner la collaboration entre les acteurs régionaux, la Chine, les États-Unis et d’autres sur les questions de paix et de sécurité, c’est la première fois qu’elle se tient en dehors des Etats- Unis. « Donc il y a déjà eu deux éditions des Consultations tripartites et c’est la première fois qu’elles ont lieu sur le continent africain et bien attendu c’est le Togo qui a été retenu », a indiqué Dr Kpavé.

Il a rappelé qu’au départ les consultations tripartites initiées par le Centre Carter du nom de l’ancien président américain Jimmy Carter avaient pour objectif d’arrêter la guerre au Soudan du Sud. « Il s’agissait de voir comment le centre peut contribuer par des canaux  informels pour appuyer le processus de paix dans ce pays. L’autre objectif est la lutte contre la maladie d’Ebola qui a ébranlé surtout les pays de l’Afrique  de l’ouest, les années passées et le troisième objectif c’est la lutte contre les épidémies», a-t-il ajouté.

Mais, il faut préciser que les consultations de Lomé ont pris une autre allure. La réunion de Lomé abordera la sécurité maritime et l’économie bleue dans le Golfe de Guinée, en vue du sommet extraordinaire sur la sécurité maritime de l’Union Africaine prévu en octobre prochain et la promotion de la paix dans le Sahel. Ces deux thèmes seront examinés dans le but précis d’identifier quelques activités pratiques de collaboration (nouvelles ou biens renforcés) entre la région, la Chine, les Etats-Unis et d’autres.

Le directeur des affaires politiques a indiqué  que les consultations de Lomé se font en collaboration avec le gouvernement togolais et le bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’ouest et le Sahel. « Aujourd’hui, les préoccupations de notre sous-région et même du continent en général sont des préoccupations liées à la paix et à la sécurité. Quand nous parlons de la paix et de la sécurité, on associe la question du terrorisme, le grand banditisme, tous les trafics. A cet effet, le Togo est activement en train de préparer une session ordinaire de la conférence des chefs d’Etats et de gouvernement de l’UA sur la sécurité  et la sureté maritime et le développement », a-t-il confié.

Il a affirmé que les  thématiques sécuritaires qui ont été retenues par le  Centre Carter pour ces consultations de Lomé viennent à juste titre. Donc, il  sera  question à Lomé de plancher sur ces deux thèmes majeurs, qui se retrouvent au carrefour des préoccupations du continent africain et du Togo particulièrement.

L’économie bleue

« Nos mers et nos océans constituent d’énormes ressources, ce sont des richesses énormes. Tout le continent africain est bordé de mer mais l’Afrique n’arrive pas à tirer l’essentiel ou bien le  profit maximum de ces ressources que regorgent nos mers et nos océans, tout simplement parce que ces océans sont l’objet de plusieurs trafics et insécurités », a relevé Dr Kpayé.

Par conséquent, le Togo a pris l’initiative de réunir tous les acteurs et décideurs du continent pour réfléchir sur comment amener la sécurité sur les mers et océans et comment le continent africain peut tirer le maximum de profit pour son développement à partir des mers et des océans.

« Donc à Lomé, il sera question d’adopter une charte qui sera un document contraignant. Cette thématique qui a été retenu par le centre Carter ne vient que conforter la position du Togo sur cette question et comme c’est en prélude au sommet de l’UA, les consultations sur cette thématique contribueront à outiller les participants togolais à cette grande rencontre du 15 octobre prochain », a-t-il souligné. Ainsi, les experts de la sécurité maritime et de la promotion de l’économie bleue vont trouver l’occasion solennelle de pouvoir discuter ces questions en attendant les grands débats.

Promotion de la paix au Sahel

Le directeur des Affaire politique a rappelé que le Sahel fait objet d’une insécurité inquiétante qui tend même à descendre vers la côte. « Donc, si on ne prend pas garde,  on ne prend pas des résolutions pour pouvoir aider à la stabilité du sahel, c’est toute l’Afrique de l’Ouest qui sera en danger », a-t-il fait remarquer.

Les consultations vont regrouper  des participants  des différentes régions et au-delà du continent africain, en plus des américains et chinois. Les thèmes retenus sont relatifs aux préoccupations de la diplomatie togolaise et du Continent africain en général.

Quels effets les discussions informelles auront sur le sommet de l’UA ?

« En diplomatie, les discussions informelles arrivent toujours à influencer les décisions des autorités. On s’est rendu compte que les discussions entre les décideurs en général achoppent parfois sur certains intérêts des uns et des autres. Les canaux non officiels c’est-à-dire les discussions informelles que le centre Carter tient, permettent de prendre des résolutions et des recommandations auprès des autorités compétentes pour orienter ou influencer les décisions afin que les choses puissent aller mieux », a relevé Dr Kpayé.

Pour lui, le continent africain a commencé à lutter contre les maux qui minent son développement notamment l’insécurité mais il constate que de plus en plus l’insécurité est récurrente et on n’arrive pas à trouver des solutions définitives aux conflits, aux banditismes, aux trafics de tout genre observé çà et là.

Quelques part, il y a un problème au niveau des discussions formelles donc les discussions non officielles permettent de prendre des résolutions et de faire le lobbying autour de ces résolutions auprès des autorités pour que la chose change. Il pense qu’avec les consultations informelles ce sera un plus dans la recherche des solutions aux problèmes qui minent le développement de l’Afrique.

Propos recueillis par  TANKROUKOU Ignace

(ATOP)

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