Politique

Reprise du dialogue : Les  réactions  des acteurs politiques

Vue partielle des acteurs à l'hôtel 2 février
Reprise du dialogue : Les  réactions  des acteurs politiques

Le dialogue  inter-togolais en vue du dénouement de la crise socio-politique qui secoue le pays depuis le 19 août dernier, a repris, mercredi, à l’hôtel 2 Février, à Lomé, en présence des deux facilitateurs désignés de la CEDEAO, les présidents Nana Akufo Addo du Ghana et Pr Alpha Condé de la Guinée. A l’issue des concertations  avec  toutes les parties prenantes  à  cette crise, les facilitateurs ont fait un certain nombre de propositions  relatives  à la tenue des élections avant fin novembre 2018, à la  poursuite des mesures d’apaisement et au maintien des concertations, en vue d’un consensus. Les acteurs politiques ont donné leurs impressions à ce sujet, en l’occurrence, le ministre Gilbert Bawara côté gouvernement et la coalition des 14 partis de l’opposition.

Au sortir des concertations de mercredi, sanctionnées  par un communiqué final contenant les grandes lignes des  propositions de la facilitation pour  la sortie  de  crise, le ministre Gilbert Bawara, de la Fonction publique, du Travail et de la Réforme administrative  s’est confié à la presse à laquelle il a livré ses  impressions. Il a d’entrée, réitéré aux facilitateurs, la reconnaissance et la gratitude du gouvernement et de l’ensemble de la population togolaise  pour leur engagement, leurs efforts  et leur solidarité, ainsi que pour l’initiative qu’ils n’ont  cessé de prendre depuis le 19 août, afin de promouvoir un climat d’apaisement, de rapprocher  les  points de vue des acteurs politiques togolais et de les encourager  vers une issue pacifique, à travers le dialogue et la concertation. Selon lui, le gouvernement a toujours dit sa disponibilité à œuvrer, afin que les réformes politiques puissent être réalisées. Il a  donc profité de la visite et des  échanges avec les deux chefs d’Etat pour réaffirmer sa volonté et son engagement à travailler avec les autres acteurs politiques, en vue de la mise en œuvre des  réformes  et  tous cela, dans le respect de l’ordre constitutionnel et des règles et principes de la démocratie  et de l’Etat de droit.

«A partir du moment où toutes les parties prenantes  comprennent et acceptent que toutes nos actions et initiatives doivent s’inscrire sur le droit, dans le  respect de l’ordre constitutionnel, dans le respect des  institutions démocratiquement établies et en se conformant aux principes et aux normes de la  démocratie et de l’Etat  de droit, je pense que le reste  est une question de volonté. De notre côté, cette  volonté existe et je voudrais profiter pour lancer un appel, au nom du gouvernement, pour que, conformément à ce qui vient d’être dit par les  facilitateurs, chacun puisse faire preuve de modération et de retenu pour permettre le bon aboutissement des efforts qui sont en cours», a souligné le ministre  Bawara.

Il a souhaité que tous les efforts convergent vers  l’organisation et la tenue des élections dont  une  date a été indiquée à savoir travailler pour que d’ici fin novembre 2018, les Togolais puissent s’exprimer dans les urnes.

 «Notre volonté d’ouverture reste intacte. Le souci de travailler avec l’ensemble des partenaires politiques est important mais, nous espérons pouvoir parvenir à des compromis. Mais, en toute hypothèse, le  gouvernement a une responsabilité qui n’est pas identique à celle des partis politiques. A un moment  donné et naturellement, l’horizon est fixé, fin novembre 2018, il est important que le gouvernement puisse assumer pleinement ses responsabilités en veillant à ce que les élections, qui procèdent d’une échéance constitutionnelle, notamment  les  élections  législatives, puissent être organisées», a poursuivi M. Bawara.

Le point de vue de la C14

La coalition  des 14 partis  de l’opposition togolaise  a animé hier,  au siège de la  CDPA,  à Lomé, une  conférence de presse  au cours de laquelle  elle a fait  le point sur les conclusions  du dialogue inter togolais. Dans  un  communiqué liminaire, la  coalition  a fait  savoir  que les  facilitateurs  ont  recommandé  au pouvoir  la libération de toutes les  personnes  encore  détenues  suite  aux manifestations, la  garantie  de la liberté  de manifester  et  la  sécurité  de tous les  citoyens sur toute l’étendue du territoire national en  particulier  dans les  villes  de  Sokodé, Bafilo, Tchamba et Mango ainsi que la  suspension  de la  préparation des élections.

«Les facilitateurs ont cru devoir donner la fin novembre  comme date  indicative pour la tenue  des élections législatives. La coalition a fait observer d’une part  que  cette  proposition  est  contradictoire  avec  la mesure de suspension  du processus électoral et  d’autre part,  que la  date  indicative  n’est  pas  réaliste pour l’organisation d’élections  crédibles. Les facilitateurs  ont  en  réaction, répondu que les  élections  législatives  ne  pourront  se  tenir  que lorsque toutes les  conditions seront remplies  et qu’un consensus sera  établi entre les  protagonistes », mentionne le communiqué.

La coalition  relève  que ces  propositions  de sortie de crise  n’ont pas  été  examinées  et qu’à  ce sujet les  facilitateurs ont  estimé qu’il leur  faudrait un mandat plus  large  et qu’ils  vont  en informer  leurs  pairs qui prendront les  décisions  qui  s’imposent lors  du  prochain sommet de la CEDEAO  prévu  pour le 31 juillet  prochain.

«Au total, les  propositions  de sortie de crise  de la  coalition  n’ont  pas  pu être  examinées. Cependant,  la  rencontre   du 27 juin a permis  de  faire  quelques avancées  substantielles  concernant la  libération des détenus, la levée  de l’état  de siège sur les villes  concernées, le rétablissement du droit  de manifester  sur l’ensemble du territoire, l’arrêt du processus  électoral », ajoute  le communiqué.

Dans le communiqué finale qui a sanctionné les  concertations de mercredi, la facilitation a dit avoir pris  acte  des  positions et  préoccupations  exprimées  par chacune des parties et a salué les efforts des  parties prenantes, en vue du dénouement heureuse de la situation. Elle a invité tous les partis politiques et toutes les forces vives  togolaises à  s’abstenir de tout agissement susceptible de constituer une  menace à la paix et à la stabilité du Togo et de la sous-région.

A cet effet, les facilitateurs ont demandé à l’ensemble  des acteurs de faire preuve de retenue pour ne pas compromettre les efforts en cours. Ils ont félicité le gouvernement pour les mesures d’apaisement déjà  prises  et l’ont encouragé  à les  poursuivre. Les  deux chefs d’Etat ont exhorté les parties prenantes à maintenir la dynamique de dialogue et de concertation pour un règlement pacifique, notamment la recherche  de consensus.

Faustin LAGBAI

Ossara  Koffi AGOURNA

Politique

A lire dans Politique

Facebook