Emploi de Jeunes

M. Soumana Mama, du tisserand sous un hangar à l’entreprise « CAFTIS»

M. Mama Soumana en pleine activité
M. Soumana Mama, du tisserand sous un hangar à l’entreprise « CAFTIS»

Grace à deux programmes phares, le Fonds d’Appui aux    Initiatives Economiques  des Jeunes, initiés par le Chef de l’Etat, beaucoup de jeunes de toutes les catégories sociales, détenteurs de projets de création d’entreprises, ont bénéficié des aides financiers de l’Etat pour se lancer dans le monde des affaires. Aujourd’hui beaucoup de bénéficiaires s’en sortent mieux avec cet appui. M.   Soumana Mama Abel, est l’un de ces jeunes entrepreneurs togolais, qui salue fortement cette initiative du chef de l’Etat. Par son innovation et son esprit entrepreneurial, pour faire de l’artisanat une entreprise pérenne et rentable, il constitue aujourd’hui  une fierté nationale.

Bien loin des clichés, qui positionnent  le tissage de pagnes dans l’informel, cet entrepreneur fait toute la différence. Son entreprise, CAFTIS (Centre artisanal de formation et de tissage), implantée à Dapaong, dans la préfecture de Tône, ‘illustre parfaitement l’idée bien connue, selon laquelle à force de travailler et de s’engager, l’on peut bâtir un empire et participer au développement économique et social de son pays.

Pour M. Mama Soumana, le tissage de pagnes est tout un symbole relevant de la pérennisation d’un héritage familial. Aujourd’hui, c’est avec enthousiasme et un grand plaisir qu’il parle de son entreprise. Il aurait pu faire comme tous les autres et se transporter dans l’une des universités nationales, après l’obtention de son BAC 2, pour continuer ses études. Mais, il a fait le choix de la valorisation de son patrimoine culturel, à travers le tissage, et c’est à juste titre, puisqu’il est  issu d’une famille de tisserands et il avait tout intérêt à s’investir dans ce noble métier pour le valoriser. Pour y parvenir, il n’a pas attend de gros moyens pour commencer. “J’ai débuté en 2006 avec un montant de 30.000 Francs que j’ai reçu de ma mère. Et en ce moment, c’est sous un manguier que je travaillais”, a-t-il confié. Sa spécialité, le tissage des pagnes traditionnels de noblesse dénommés “Kente”. Une activité principale à laquelle il ajoute la confection d’habits et de chaussures. De nos jours, M. Mama Soumana peut se dire fier de participer à la formation de jeunes de son milieu à ces métiers, puisque déjà à ses débuts, il a, à sa charge 14 apprenants, tous dévoués.

Les difficultés à joindre les deux bouts n’ont pas pour autant émousser la détermination et la passion de l’entrepreneur dans son œuvre. À l’affût des opportunités, il a bénéficié, en 2012, d’un appui de 1.000.000 de Francs CFA du Fonds d’insertion des jeunes (FIJ), aujourd’hui connu sous le vocable du Programme de promotion de l’entrepreneuriat des jeunes (PPEJ). Un financement vital, qui lui a permis de se construire un hangar et d’enrôler de nouveaux apprenants, car précise-t-il, “il est important de former les jeunes parce qu’ils constituent la relève qui pérennisera notre héritage”.

 Du hangar à l’entreprise CAFTIS aux multiples succursales

Avec une production stabilisée mise sur les rails, M. Soumana commence à voir loin: agrandir ses activités, pour en faire les produits d’une réelle entreprise au Togo. Dans ses conditions un plan d’affaires rédigé et une structuration effectuée, le 3 mars 2013, pour faire naître l’entreprise “CAFTIS“.

En 2016, s’est tourné vers le Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes pour   bénéficier des accompagnements technique et financier. Formations et coaching reçus, il obtient alors un financement de 4.500.000 FCFA auprès de l’UTB. Ce qui lui a permis” d’acheter du matériel, de réparer les matériels défectueux et dacheter de la matière première “, explique-t-il. Bien au-delà,  il ouvre en cette même période, sept centres de formation et de tissage, à travers les régions des savanes et de la Kara.

Aujourd’hui, dans nos centres, nous développons plusieurs activités. D’une part, (…) nous exploitons  trois systèmes de tissage (les systèmes togolais, ghanéen et burkinabè).  CeLA  nous permet de produire plusieurs variétés de tissus. À part le tissage, nous faisons aussi la haute couture, la broderie, la tapisserie, la teinture, la vannerie (confection de paniers) ainsi que la transformation de produits locaux comme le karité “. Une manière, pour lui, de diversifier les produits et de satisfaire les besoins de ses multiples clients.

Chose très remarquable, en cinq ans d’activités, M. Mama Soumana  a créé une douzaine d’emplois. De quoi être fier, puisque désormais, les distinctions se succèdent. Lauréat du septième prix, lors de la première édition du concours des meilleurs entrepreneurs en 2016, avec une prime de 500.000 Francs CFA. Il est passé au rang de troisième, lors de la deuxième édition de ce concours, qui lui valut une bagatelle somme de 1.000.000 de Francs Cfa. Succès qu’il doit, notamment à sa solvabilité dans le remboursement des crédits que lui ont été octroyées  les institutions financières partenaires du FAIEJ. Et aussi grâce à un réseau de distribution vers le Burkina-Faso, le Ghana et même la Belgique, en dehors du marché local Tout ceci lui permet de faire un chiffre d’affaire mensuel de l’ordre de 1.300.000 Francs Cfa.

Conquérir  le marché  togolais avec les produits du terroir

Impossible de freiner la détermination de ce jeune entrepreneur qui rêve davantage  grand. Outre ses centres de formation, qui enregistrent déjà deux promotions à leur actif et plus de 120 apprenants, Mama Soumana compte étendre la consommation des produits tissés à tous les Togolais.  Un défi qu’il s’est lancé et qu’il ambitionne de relever, tant ses perspectives sont grandes, notamment s’établir dans les autres régions du pays pour y vulgariser l’utilisation de ses produits. “Nos perspectives  à court terme  consistent à ouvrir des magasins de vente “CAFTIS” à travers tout le pays. À moyen terme, nous avons pour ambition de créer des centres de formation à travers le pays et à long terme, notre perspective consiste à amener les Togolais à aimer les produits locaux, surtout les pagnes tissés”, affirme-t-il avec assurance et confiance.

Bernardin ADJOSSE

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