Santé

L’OCAL lance un appel pour la mise en commun des efforts de surveillance et de riposte aux épidémies sur le corridor Abidjan-Lagos

Les délégués des pays du corridor en photo de famille
L’OCAL lance un appel pour la mise en commun des efforts de surveillance et de riposte aux épidémies sur le corridor Abidjan-Lagos

Une rencontre régionale entre le Bénin, le Togo, le Nigéria, la Côte d’Ivoire et le Ghana, pour le renforcement du partage transfrontalier de données relatives à la Surveillance Intégrée des Maladies et de la Riposte (SIMR), s’est tenue ce mercredi, Lomé. Initiative de l’Organisation du Corridor Abidjan-Lagos (OCAL), avec l’appui de l’OMS, de l’USAID et du CDC, cette assise regroupe les acteurs de la surveillance épidémiologique des pays membres, pour un renforcement des liens de travail, en vue de permettre aux pays de contribuer à la sécurité sanitaire internationale.

Nul n’ignore les impacts négatifs que les épidémies successives des fièvres Ebola, Lassa et autres ont eus sur l’économie de la sous-région. A l’époque, il était apparu que les systèmes de santé des pays étaient faibles et qu’il fallait les renforcer et créer des systèmes de surveillance robustes, pour parer à toute éventualité. Dans ce cadre, l’Organisation du Corridor Abidjan-Lagos (OCAL) créée en 2002, pour apporter une réponse aux préoccupations transfrontalières, notamment la facilitation de la libre circulation des personnes et des biens, la lutte contre le VIH/SIDA et autres menaces sanitaires le long du corridor Abidjan-Lagos, mène des actions. A cet effet, elle organise, à Lomé, une rencontre régionale, deuxième du genre après celle de Cotonou, entre les pays membres, pour le renforcement du partage transfrontalier de données relatives à la Surveillance Intégrée des Maladies et de la Riposte (SIMR). Durant 3 jours, les acteurs des cinq pays membres vont partager les expériences et prendre des dispositions en vue de répondre aux impératifs de prévention précoce, de riposte et de contrôle des épidémies aux points d’entrée des pays, tout en évitant de créer des entraves inutiles au trafic et au commerce international.

Selon le secrétaire exécutif de l’OCAL, M. Idrissa Koné, il est important de partager les expériences, d’apprendre des progrès des uns et des échecs des autres. Aujourd’hui, avec le développement des infrastructures routières, du transport aérien, ferroviaire, le monde est devenu global et les maladies aussi voyagent à cette allure. La seule façon de contenir cette propagation des maladies est de se rencontrer, mettre en place des outils de surveillance des maladies et prendre des dispositions pour que, dès qu’une épidémie arrive, dans les 48 heures, essayer de trouver une riposte efficace, pour éviter le scénario de 2014. Donc, a relevé M. Koné, « nous profitons de l’accalmie du moment, pour essayer de renforcer nos frontières, parce qu’aujourd’hui, avec l’épidémie, il y a des mesures minimum dans les aéroports. Mais au niveau des frontières terrestres, il y a beaucoup de choses à faire. C’est l’occasion pour partager les données et que chaque pays prenne ses dispositions ». Pour M. Koné, le Togo représente un exemple à tout point de vue, en matière de surveillance des maladies, de facilitation, de construction des infrastructures, etc. « Et c’est sous le leadership du chef de l’Etat du Togo à qui les autres présidents ont confié la coordination de la surveillance de Ebola que cette réunion se tient », a ajouté le secrétaire exécutif de l’OCAL.

Les facteurs favorisant la propagation

En ouvrant les travaux au nom du ministre de la Santé et de la Protection sociale, Dr Sossinou Awoussi, a indiqué que la survenue d’une épidémie en un point donné de la planète devient une préoccupation pour le reste du monde. La mobilité des personnes, l’influence des pratiques traditionnelles, la faiblesse des systèmes de surveillance intégrée des maladies, les réponses tardives et parfois inadéquates sont autant de facteurs qui favorisent la propagation des épidémies dans ce monde, avec des conséquences désastreuses sur le développement économique et social des pays affectés. Les différentes épidémies, survenues il y a quelques années, notamment les fièvres à virus Ebola, Lassa et Dingue, ont démontré le niveau faible de préparation des systèmes de santé, en termes de renforcement de capacités humaines. Pour lui, l’OCAL a pris différentes mesures pour la détection, la prévention et la réponse aux maladies transmissibles, dont le Togo est reconnaissant. Mais encore, la gestion des épidémies doit être un processus dynamique à la recherche permanente de la qualité dans la mise en œuvre des stratégies novatrices, pour améliorer la surveillance et la riposte. M. Awoussi a salué la collaboration de plus en plus dynamique entre les pays qui, a-t-il espéré, va se perpétuer, afin qu’ensemble « nous puissions lutter pour l’amélioration de notre cadre de vie et participer à assurer la sécurité sanitaire internationale».

Dans le même sens, la représentante résidente de l’OMS au Togo, Dr Lucile Imboua, a relevé que différentes interventions peuvent être menées pour se préparer aux évènements sanitaires, mais sans un système de surveillance robuste et fonctionnel, il est illusoire de penser qu’on est préparé pour une épidémie. Un système de surveillance fonctionnelle permet de repérer et de contrôler rapidement des évènements sanitaires de tous origines. Dans ce contexte, le partage d’informations sanitaires exige la collecte, l’analyse de données fiables et la diffusion en temps réel des informations. Ceci devient une nécessité absolue pour une réponse appropriée, à son avis. Le partage d’informations sanitaires en cas de crise ne devrait pas se limiter aux réunions transfrontalières ou en temps d’épidémie, a soutenu Mme Imboua, mais permanent, basé sur des principes clairs, ainsi que sur des mesures opérationnelles standardisées, appliquées par tous. Le partage d’informations sanitaires permet également de renforcer les liens de collaboration entre les acteurs des pays, de lever les barrières qui pourraient entraver les actions communes en temps opportun, a-t-elle ajouté.

Blandine TAGBA-ABAKI

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