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Le Premier ministre Sélom Klassou a ouvert la session ministérielle du 16e forum AGOA au nom du chef de l’Etat

Le PM Klassou (2ème de la droite a ouvert les travaux
Le Premier ministre Sélom Klassou a ouvert la session ministérielle du 16e forum AGOA au nom du chef de l’Etat

La loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA) a entrainé une augmentation indéniable du volume du commerce des produits africains vers les Etats Unis. Mais, « nous avons pu relever que depuis quelques années, les chiffres enregistrent une tendance) à la baisse, qui nous impose de mener, sans délai, une réflexion approfondie et de prendre, sans tarder, les dispositions en vue d’optimiser l’impact de l’AGOA sur le commerce, la création de richesses et, au final, sur le développement participatif et inclusif que nous visons ». Cette observation du chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, relayée par le Premier ministre, Komi Selom Klassou, dit, pour l’essentiel, les objectifs visés par le 16e forum AGOA, officiellement ouvert, ce mercredi, à Lomé. Cette ouverture marquait le lancement des travaux de la session ministérielle, évènement phare de ce forum, qui vise à échanger sur les perspectives économiques et commerciales entre les pays au Sud du Sahara et les Etats Unis.

Organisés sous le thème, « les Etats Unis et l’Afrique, partenariat pour la prospérité à travers le commerce », les travaux du 16e forum AGOA, ont été ouverts ce mercredi,  à Lomé, au nom du chef de l’Etat, par le Premier ministre, Komi Selom Klassou. C’était en présence des présidents des institutions de la République, des ministres, députés, membres du corps diplomatique et de diverses autres personnalités. Plusieurs délégués des 38 pays africains éligibles à l’AGOA et d’Amérique prennent part aux travaux de ce rendez-vous de la coopération économique multilatérale. Cette session des ministres, hier, faisait suite à l’ouverture des fora de la société civile et du secteur privé.

Le présent forum se tient dans un contexte où les économistes prévoient une croissance mondiale de l’économie qui devrait connaître une hausse modeste de 2,7% cette année, après le creux lié à la crise en 2016. Dans ce contexte, ils prévoient que l’économie africaine devrait aussi croître de 2,6% en 2017 à 3,2% en 2018, contre 2,2% en 2016. Concernant les  importations, l’on note qu’en 2015 les importations américaines en provenance de l’Afrique subsaharienne ont totalisé 18,7 milliards de dollars, soit une baisse de 30,1%. Ceci, par rapport à 26,8 milliards de dollars enregistrés en 2014, qui représentaient 0,8% des importations totales des USA en provenance du monde. Tout ceci prouve que les exportateurs africains ne parviennent pas à exploiter le marché américain et ses diverses opportunités. La loi AGOA, qui offre de réels atouts pour exporter sur ce marché, sans droits de douanes, demeure jusqu’alors sous exploitée par beaucoup de pays éligibles, en raison essentiellement des contraintes de ce marché et de la non-conformité des produits du continent à ses critères de qualité et de normes. Il s’agit donc, pour le forum de Lomé, de s’exercer à l’évaluation de l’AGOA, afin de trouver des mesures pour améliorer cette loi, et la rendre plus efficace à atteindre sa finalité, celle de réaliser les conditions d’une prospérité partagée, en agissant sur les leviers de la lutte contre la pauvreté.

Poursuivre les réflexions d’amélioration de l’AGOA

Dans le discours d’ouverture du chef de l’Etat, le Premier ministre M. Klassou, a dit que la rencontre de Lomé constitue un cadre visant à poursuivre les réflexions engagées, pour un renforcement substantiel du partenariat dans le cadre de l’AGOA. « Ceci passe par la redynamisation du lien commercial, qui doit désormais se consolider par une meilleure prise en compte des données de la production sur notre continent. Je pense, par exemple, au fait que pour mon pays le Togo, comme pour plusieurs autres en Afrique, le secteur agricole, qui emploie près de 70% de la population et contribue au PIB à hauteur de 40%, gagnerait à avoir une part plus importante dans les échanges au titre de l’AGOA ». Ainsi, en ces premières années du renouvellement de l’AGOA (2015-2025), « c’est plus que jamais le moment de rechercher, pour notre partenariat, des performances améliorées et des bénéfices plus inclusifs ». Le chef du gouvernement a rappelé que l’AGOA a été le moteur d’importantes avancées dans les échanges économiques entre les Etats Unis et l’Afrique, tout en demeurant un mécanisme à la fois opportunité et défi. « Il exige, pour que les bénéficiaires finaux puissent réellement en tirer tous les fruits, une approche toujours plus pragmatique et innovante, qui intègre toutes les dimensions du développement et considère les secteurs porteurs de croissance comme autant de champs d’exploitation des facilités de commerce », a-t-il dit. Selon lui, l’Afrique et les USA ne sont pas encore parvenus à réaliser entièrement tout le potentiel dont l’AGOA est porteur, en dépit du dédoublement des échanges commerciaux entre les deux parties. A cet égard, il y a lieu de « poursuivre la réflexion sur les opportunités et les questions émergentes qui influenceront l’économie mondiale au cours de la prochaine décennie, en particulier, le renforcement des processus d’intégration régionale et les approches concertées, notamment en matière de sécurité et de lutte contre la pauvreté.

L’état du monde nous montre à quel point les sujets de préoccupation, nombreux, interdépendants et complexes, ont un impact sur l’économie et le processus de développement. C’est donc par une coordination améliorée, et en inscrivant la solidarité au cœur de nos actions que nous parviendrons à répondre aux exigences d’un monde en évolution rapide et à progresser ensemble », a souligné M. Klassou, citant toujours le chef de l’Etat.

Le Togo va jouer sa partition

Pour lui, des ensembles régionaux africains harmonieusement intégrés constitueront des acteurs plus pertinents et plus décisifs au sein du cadre d’opportunités qu’est l’AGOA. « C’est un réel enjeu de stabilité, de crédibilité, de compétitivité et d’accélération de la croissance. C’est pourquoi, au niveau de la CEDEAO, je suis déterminé à veiller à la mise en œuvre de nos objectifs en matière de libre circulation des personnes et des biens », a souligné le chef du gouvernement dans sa citation. Il s’est félicité du partage de cette vision par tous les ensembles économiques du continent. Mais, il faut que cette volonté politique « s’accompagne d’investissements stratégiques et d’un solide partenariat public-privé pour permettre à l’AGOA de produire pleinement les effets attendus sur les flux commerciaux, sur la croissance économique de nos Etats et surtout sur le vécu de nos populations ».

Dans cet élan, le Togo est prêt à jouer sa partition, avec les importants financements consacrés à la réhabilitation des infrastructures portuaires, aéroportuaires et routières, a souligné le chef de l’Etat, qui n’a pas passé sous silence l’amélioration continue du climat des affaires, ainsi que le renforcement des capacités des producteurs et entrepreneurs, dans le cadre des facilitations au titre de l’AGOA. Selon lui, la récente validation du visa textile entre les USA et le Togo est un exemple qui représente une opportunité d’accroissement des activités pour les entreprises.

Des défis à relever

Dans ce sens d’opportunités, M. Robert Lighthizer, représentant du Commerce des Etats Unis et Dr Okechukwu Enelamah, ministre nigérian du commerce, avaient, auparavant, fait cas, tour à tour, des défis à relever pour faire face au déclin des exploitations sous la loi AGOA. Il s’agit, entre autres, de travailler à l’harmonisation des stratégies d’exploitation, tout en œuvrant à produire les infrastructures de qualité et à la mise en place de compétences nécessaires, pour une production en quantité et en qualité. Il y a lieu aussi de voir comment créer une zone économique pour le continent. Selon M. Lighthizer, le Togo s’illustre, aujourd’hui, comme un hub de transports et de logistiques, qui constitue un atout pour tirer profit de l’AGOA. Il a réitéré l’engagement de son pays à augmenter le commerce avec l’Afrique. Pour ce faire, il est important que, dans le cadre de ce partenariat, la réflexion puisse continuer pour éliminer les barrières et contraintes liées à l’exploitation de la loi AGOA, tout en se focalisant sur les stratégies aidant à créer un meilleur environnement des affaires en Afrique.

Il faut dire que parallèlement aux débats, plusieurs opérateurs venus de divers pays exposent de nombreux articles dans les stands érigé dans les travées du Radson Blu  Hôtel 2 Février, à Lomé.

Bernardin ADJOSSE

 

 

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