Diplomatie

Le Premier ministre Komi Selom Klassou insiste sur l’énorme apport de l’économie bleue au développement

Le Premier ministre Komi Selom Klassou insiste sur l’énorme apport de l’économie bleue au développement

Le ton des différentes activités inscrites à l’agenda du sommet extraordinaire de l’UA sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique a été donné, lundi, par le Premier ministre, Komi Selom Klassou, au nom du chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé. Dans le discours de circonstance qu’il a prononcé, à cet effet, le chef du gouvernement a, d’entrée, rappelé l’importance historique du rendez-vous de Lomé pour l’Afrique, tant par son enjeu dans le processus de développement du continent que par la pertinence des thématiques retenues. Au regard de l’intensité et du caractère multiforme que prennent les actes illicites au niveau de l’espace maritime, il a souligné l’impérieux devoir de protéger et de sauvegarder la mer et l’océan, en les considérant comme un espace d’entente et de coopération entre nation ainsi qu’un outil de développement durable. Le Premier ministre a, en outre, rappelé l’objectif de la rencontre de Lomé, qui est de réfléchir sur les fléaux de la mer et de cerner les causes profondes, afin d’examiner ensemble les moyens les plus efficaces d’y remédier de façon durable et viable. Il a invité les participants à prendre en compte, dans leurs débats, l’idée d’une stratégie de « croissance bleue », qui s’appuierait sur l’initiative de la FAO en la matière et qui, en conformité avec les objectifs de développement de l’Afrique, permettra de renforcer les actions en faveur d’une croissance durable dans le secteur.

Voici en intégralité le discours du Premier ministre

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,

– Madame et Messieurs les Présidents des Institutions de la République,

Monsieur le Secrétaire Général Adjoint de l’ONU et Secrétaire Exécutif de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

– Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations Régionales et Internationales,

– Honorables Députés à l’Assemblée nationale,

– Autorités Religieuses, Militaires, Politiques,

– Mesdames et Messieurs les Responsables du secteur privé et de la société civile, 

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs à vos titres, grades et rangs tout protocole respecté,

 

Je me réjouis de l’honneur qui m’échoit de vous souhaiter, au nom du Président de la République Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE et au nom du peuple togolais, la cordiale bienvenue à  Lomé, capitale du Togo. A vous tous panélistes, exposants et autres participants venus d’horizons divers, je vous invite à vous sentir au Togo comme chez vous.

 

Distingués invités,

Mesdames et messieurs les participants,

 

Le Sommet sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique que le Togo s’honore d’accueillir en ce mois d’octobre 2016, est un événement historique d’importance pour l’Afrique tant par son enjeu dans le processus du développement du continent que par la pertinence des thématiques retenues.

Les rendez- vous des événements organisés parallèlement qui, pendant quelques jours, accompagneront le sommet extraordinaire de l’Union Africaine se veulent un espace d’enrichissement et d’approfondissement des thématiques inscrites à l’ordre du jour de la Conférence, à travers des panels d’une part, et donneront d’autre part, l’occasion aux acteurs du domaine de faire des expositions et des présentations dans un ‘’ village de partenaires ‘’pour partager leur savoir-faire et découvrir les technologies les plus récentes et les plus appropriées en matière de sécurisation et de protection des espaces maritimes.

 

Point n’est besoin ici de rappeler que la capacité de l’homme à tirer profit de la mer et de l’océan a fait des espaces maritimes, au fil du temps, non seulement des lieux de circulation, de contact et d’échanges entre les différentes parties du monde mais en même temps, malheureusement, des zones de conflits et de trafics de tout genre qui, à terme, s’ils ne sont pas jugulés, compromettront dangereusement l’apport de cette « économie bleue » au développement du continent africain.

– Mesdames et Messieurs,

– Chers participants,

Au regard de l’intensité mais aussi du caractère multiforme que prennent les actes illicites au niveau de l’espace maritime, nous avons l’impérieux devoir de protéger et de sauver la mer et l’océan, en en faisant un espace d’entente et de coopération entre nations ainsi qu’un outil de développement durable, si nous ne voulons pas être condamnés par le tribunal de l’histoire et les générations futures.

A cet égard, nous ne devons pas permettre que ces espaces maritimes deviennent des zones de non-droit et des réceptacles des nombreuses pollutions provenant à la fois des actions anthropiques mais aussi de la nature elle-même. C’est pourquoi, il convient de développer des stratégies communes, de mutualiser nos moyens de lutte contre ces fléaux et d’agir de concert et en partenariat contre ces menaces.

Aussi, le Sommet extraordinaire de Lomé s’est-il fixé pour objectif de réunir autour d’une même table tous les acteurs : gouvernements, communautés économiques régionales, organisations africaines traitant des questions maritimes et commerciales ainsi que nos partenaires bilatéraux et multilatéraux, et toutes les autres parties intéressées des secteurs publics, privés et la société civile, pour réfléchir sur ces fléaux que constituent la piraterie, les trafics de migrants, d’armes et de drogues, la pêche illégale et tous les autres actes criminels commis en mer, et de cerner les causes profondes et examiner ensemble les moyens les plus efficaces d’y remédier de façon durable et viable.

Cette réalité interpelle nos Etats qui se doivent donc de se donner les instruments et les outils appropriés pour enrayer tous les actes qui mettent en péril la sécurité et la sûreté aux larges de nos côtes et de nos eaux intérieures.

Le Togo, pour sa part, s’est résolument inscrit dans une logique de renforcement de ses actions en mers à travers une série de mesures contenues dans la stratégie nationale pour la mer et le littoral. Cette stratégie vise, à travers diverses réformes législatives, règlementaires et l’élaboration d’outils variés de planification des activités du secteur maritime, à garantir la sécurité et la sûreté le long des frontières maritimes togolaises, à développer l’économie bleue, à asseoir une gestion durable de l’écosystème marin et à promouvoir les opportunités d’emploi à travers le partenariat public-privé.

– Mesdames et Messieurs,

– Chers participants,

Je me félicite de ce que les différentes thématiques sur lesquelles vont porter vos réflexions prennent en compte les multiples dangers qui guettent nos océans et nos mers. Celles-ci sont principalement consacrées à :

  • la lutte contre la piraterie maritime et les autres actes criminels commis en mer ;
  • l’économie bleue ;
  • aux enjeux de la sécurité et de la sûreté maritimes ;
  • la gouvernance maritime et aux échanges en matière judiciaire et de police.

– Mesdames et Messieurs,

– Chers participants

Nous aspirons à une communauté maritime africaine forte et prospère fondée sur une croissance inclusive. Celle-ci passe par une convergence de nos efforts à travers une véritable coopération interétatique aussi bien au niveau continental qu’international. Force est en effet de reconnaitre que quelle que soit la volonté individuelle manifeste de nos Etats, nul ne parviendra tout seul à bout des nombreux défis auxquels nous sommes confrontés. Le besoin de collecte et de partage d’informations en temps réel est plus qu’impérieux et il incombe à tous les acteurs du monde marin, les gouvernants en premier lieu, de jouer leur partition afin d’affermir l’opérationnalisation la coordination internationale. La coopération judiciaire et policière, si elles sont importantes pour une lutte efficace contre l’insécurité maritime, elles ne sauraient pleinement atteindre leurs objectifs si nous ne traduisons pas dans nos textes de lois les normes internationales existantes et si les législations de nos Etats en la matière ne sont pas harmonisées. Aussi faut-il œuvrer à une convergence des différents corpus juridiques relatifs à la mer.

En effet, sauvegarder la paix et la sécurité pour un développement harmonieux et la prospérité de nos Etats exige de nous des concertations permanentes gages d’une synergie d’action et d’une coopération efficace et porteuse de résultat.

– Mesdames et Messieurs,

– Chers participants

Les océans qui couvrent les trois quarts de la surface de la Terre, constituent la plus grande source mondiale de protéines avec plus de 3 milliards de personnes dépendantes des océans pour leurs principales sources de protéines. Aussi, les statistiques montrent-elles qu’aujourd’hui, le secteur de la pêche génère d’importantes ressources financières et joue un rôle crucial en matière d’alimentation, de nutrition, d’énergie, d’emploi, de commerce et de loisirs. Il nous faut à cet égard encourager des initiatives devant permettre de réduire à néant l’impact néfaste de la pêche frauduleuse c’est-à-dire celle illicite, non déclarée et non règlementée (INN) dont le corollaire, pour nos Etats est un manque significatif à gagner, un amenuisement de leur capacité à offrir des emplois à la jeunesse et donc une menace pour la paix et la cohésion sociale.

De plus, depuis l’émergence du concept de l’économie bleue dans l’agenda de la conférence de Rio+20, elle est devenue un puissant levier de développement et un catalyseur pour l’orientation vers de nouveaux engagements sur les océans et les mers, avec une visibilité de plus en plus croissante et une importance dans le cadre des objectifs du développement durable. En somme, il s’agit d’examiner comment conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable particulièrement pour notre continent qui connait une forte croissance démographique.

C’est pourquoi je vous invite à prendre en compte dans vos débats l’idée d’une stratégie de ‘’croissance bleue’’ qui s’appuierait sur l’initiative de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) en la matière et qui, en conformité avec nos objectifs de développement de l’Afrique, permettra de renforcer les actions en faveur d’une croissance durable dans le secteur, l’objectif à terme étant, eu égard à l’esprit et à la finalité du Sommet de :

favoriser toutes mesures encourageant la coopération interétatique;

– faciliter l’élaboration de politiques propices à l’investissement et à l’innovation en matière de sécurité et de sûreté maritimes ;

– lutter efficacement contre la surpêche et toutes autres activités préjudiciables ;

– lutter contre la pollution marine ;

– promouvoir la régénérescence permanente des ressources halieutiques et de l’écosystème marin.

  • Distingués invités,
  • Mesdames et messieurs les participants,

Au cours de vos débats, vous aurez certainement en mémoire les nombreuses stratégies nationales, régionales, continentales et internationales qui ont été adoptées ces dernières années en matière de sécurité et de sûreté maritimes.

Je pense tout particulièrement à la Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans à l’horizon 2050 de l’Union Africaine connue sous le vocable de Stratégie AIM 2050, adoptée à Addis-Abeba en janvier 2014 et qui est assortie d’un Plan d’action d’opérationnalisation. En effet, il convient d’avoir constamment à l’esprit que le Sommet extraordinaire de Lomé se tient dans le contexte de la mise en œuvre de cette Stratégie AIM 2050 qui a pour objectif principal de soutenir et d’encourager la création d’une plus grande richesse par le développement d’une économie florissante, durable et respectueuse de l’environnement.

C’est donc confiant que vos travaux seront couronnés de succès que je déclare ouvertes, au nom du Président de la République, les activités des ‘’Side-events’’.

Je vous remercie.

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