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En conseil des ministres : Le gouvernement adopte le projet de loi de finances gestion 2019 qui s’équilibre en recettes et en dépenses a 1.461,0 milliards de francs cfa

En conseil des ministres : Le gouvernement adopte le projet de loi de finances gestion 2019 qui s’équilibre en recettes et en dépenses a 1.461,0 milliards de francs cfa

Le conseil des ministres s’est réuni ce mercredi 03 octobre 2018 au Palais de la Présidence de la République, sous la Présidence de Son Excellence, Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé, président de la République.

Au cours des travaux, le conseil a :

– adopté quatre (4) projets de loi et quatre (4) décrets ;

– écouté quatre (4) communications,

– suivi des divers et procédé à des nominations.

Au titre des projets de loi

Dans le cadre des réformes entreprises dans les secteurs administratifs, politiques et socioéconomiques, le gouvernement a franchi, ce jour, une étape importante dans sa volonté d’initier des réformes structurelles de l’économie en incluant le secteur privé comme le prévoit le Programme National de Développement (PND) en vue de l’amélioration des conditions de vie et de travail de nos concitoyens.

A la suite de l’exa­men du projet de loi de finances gestion 2019, le gouverne­ment a examiné et adopté trois projets de loi dont deux visent la privatisa­tion de deux banques publiques et l’une l’ouverture du capital de la holding TOGO­COM.

Le premier projet de loi adopté par le conseil est relatif au projet de loi de fi­nances, gestion 2019.

Les prévisions budgétaires 2019 s’appuient, comme par le passé, sur les orientations de la politique écono­mique et sociale du gouvernement et sur le cadrage macro-budgétaire cohérent avec le programme triennal soutenu par la Facilité Elargie de Crédit (FEC) conclu le 05 mai 2017 avec le Fonds Monétaire International (FMI). Ce programme, sou­tenu par la FEC, vise la stabilisation du cadre macroécono­mique à travers la poursuite de l’as­sainissement des finances publiques, notamment une plus forte mobilisation des recettes, l’effica­cité et l’efficience de la dépense publique pour une croissance inclusive et durable ainsi que la maîtrise de l’endettement.

L’élaboration du présent projet de budget 2019 tient compte de l’environ­nement économique international et de l’évolution de l’éco­nomie nationale à fin juin 2018.

En 2019, l’activité économique évolue­ra dans un environ­nement marqué par la mise en œuvre  des projets dans le Plan National de Dévelop­pement (PND 2018- 2022) dont les princi­paux axes sont :

– axe stratégique 1 : mettre en place un hub logistique d’ex­cellence et un centre d’affaires de premier ordre dans la sous-région ;

– axe stratégique 2 : développer des pôles de transforma­tion agricole, manufac­turiers et d’industries extractives ;

– axe stratégique 3 : consolider le dévelop­pement social et ren­forcer les mécanismes d’inclusion.

La croissance écono­mique sera tirée par la consommation finale des ménages et les in­vestissements privés. Un effort sera fait pour maintenir les investis­sements publics à un niveau acceptable tout en procédant à une gestion prudente et ef­ficiente des dépenses publiques. Ainsi, le taux de croissance projeté serait de 5,1 % en 2019 contre 4,9 % en 2018.

Les recettes budgé­taires s’élèvent à 881,0 milliards de francs CFA contre des dépenses budgétaires de 895,0 milliards de francs CFA dégageant un solde budgétaire déficitaire de 13,9 milliards de francs CFA. Les res­sources de trésorerie sont estimées à 576,8 milliards de francs CFA contre des emplois de 562,9 milliards de francs CFA. Il en ré­sulte un solde excé­dentaire de trésorerie de 13,9 milliards de francs CFA. Ce solde excédentaire finance le solde budgétaire déficitaire.

Au total, le projet de loi de finances pour la gestion 2019 s’équi­libre en recettes et en dépenses à 1.461,0 mil­liards de francs CFA contre une prévision de 1.311,0 milliards de francs CFA en 2018, soit une hausse de 11,5 % sous l’effet notamment de la hausse des opé­rations de trésorerie qui sont passées de 475,6 milliards de FCFA en 2018 à 576,8 mil­liards de FCFA en 2019 soit une progression de 17,5 %.

Le Gouvernement, à l’instar de l’année 2018, s’imposera la même discipline dans l’exécution de la loi de finances, gestion 2019. Cette discipline aura pour objectif d’éviter tout dérapage préju­diciable à la stabilité macroéconomique.

Le Gouvernement s’engage résolument à poursuivre l’assainis­sement des finances publiques et à prendre toutes mesures per­mettant l’accélération de la croissance éco­nomique afin d’assurer une prise en charge adéquate de la de­mande sociale.

Le deuxième et troi­sième projets de loi adoptés par le conseil, portent sur les autori­sations de la privati­sation respectivement de la Banque Togolaise pour le Commerce et l’Industrie (BTCI) et l’Union Togolaise de Banque (UTB).

Dans le cadre de la politique de réformes et de libéralisation de l’économie togolaise engagée depuis 2006, le gouvernement a pris la décision de se désengager des quatre banques à capitaux pu­blics, en l’occurrence la BTCI, l’UTB, la BTD et la BIA-Togo.

Cette décision a été matérialisée par l’adoption à l’Assem­blée nationale de la loi n°2010-012 du 07 octobre 2010 portant désengagement de l’Etat et d’autres per­sonnes morales de droit public des entre­prises publiques.

En outre, le décret n° 2011-117/PR du 27 juin 2011 portant adoption de la stra­tégie de privatisation des banques publiques avait été pris.

Ce processus de pri­vatisation des banques publiques a été sou­tenu par la Banque Mondiale en appui aux efforts du gouverne­ment.

Ainsi deux banques, notamment la BTD et la BIA-Togo ont déjà été privatisées.

Le gouvernement a poursuivi ses efforts en vue du redresse­ment de la BTCI et de l’UTB. Dans la re­cherche des solutions les plus appropriées, le gouvernement avait le choix entre la fusion ou la privatisation.

La seconde option à savoir les privati­sations de la BTCI et de l’UTB est privilé­giée car d’une part, elle cadre avec la volonté du gouvernement de se désengager progressi­vement des secteurs productifs pour faire place au privé dans le cadre de sa politique de partenariat avec le secteur privé et d’autre part, en raison des op­portunités actuelles du marché bancaire et du coût d’opportunité que représenterait la première option pour l’Etat. Ainsi, en appli­cation de l’article 61 de la loi n° 2014-014 du 22 octobre 2014 portant modernisation de l’action publique de l’Etat, ces opéra­tions de privatisation doivent être autorisées par l’Assemblée natio­nale.

C’est en vertu de ce qui précède que le conseil a adopté les projets de loi autori­sant la privatisation de la BTCI et de l’UTB. En conséquence, le gou­vernement suspend le projet de fusion.

Dans la conduite de ce processus de privatisation, le gou­vernement veillera à la préservation des emplois et des intérêts des employés ainsi qu’à la consolidation du système financier.

Le troisième projet de loi adopté par le conseil porte autori­sation du transfert au secteur privé d’une participation de l’Etat au capital de la société Holding Togolaise des Communications Elec­troniques (TOGOCOM).

Cette décision obéit à une cohérence straté­gique, elle fait, en effet, suite à l’initiative du gouvernement de créer en 2017, TOGOCOM, une holding qui ras­semble Togo Télécom et Togo Cellulaire, les deux opérateurs histo­riques de la téléphonie fixe et mobile. L’ouver­ture du capital devrait permettre à TOGO­COM de se doter des moyens nécessaires à la réalisation de ses ambitions. Elle lui per­met ainsi de consolider sa capacité d’investis­sement et de bénéficier des dernières inno­vations en matière de TIC pour développer de nouveaux segments de croissance.

Les objectifs visés de modernisation des in­frastructures réseaux et de diversification des offres fixe et mo­bile grâce à l’Internet très haut débit à tra­vers la fibre optique, s’inscrivent dans le processus de transfor­mation du groupe initié depuis 2015.

Ces orientations stra­tégiques devraient per­mettre au Groupe de satisfaire, non seule­ment la forte demande des consommateurs d’accessibilité à des services d’excellence qualité et à bas prix sur toute l’étendue du ter­ritoire, mais aussi de financer ses projets en adoptant une approche innovante pour leur mise en œuvre.

En définitive, l’ouver­ture du capital est pri­mordiale au regard de la nouvelle dynamique dans laquelle entend s’insérer TOGOCOM pour assumer pleine­ment ses missions de stimulateur de la crois­sance. Au surplus, cette opération accélè­rera le développement et les investissements dans le secteur des télécommunications, offrant ainsi une meil­leure qualité de service et des prix très com­pétitifs, au bénéfice des populations et des entreprises, tout en soutenant la stratégie de développement du pays.

Au titre de décrets

Le premier décret examiné et adopté par le conseil porte modi­fication du décret n° 2008-098/PR du 29 juil­let 2008 portant créa­tion des trésoreries principales et le décret n°2008-100/PR du 29 juillet 2008 portant création des trésore­ries.

L’Assemblée natio­nale a voté le 7 juin 2016 une loi portant création de préfec­tures. Il s’agit de la Sous-préfecture de Mô érigée en préfecture, de la préfecture d’Agoè- Nyivé, de la préfecture de l’Oti-Sud et de la préfecture de Kpen-djal-Ouest. Pour com­pléter le dispositif juri­dique indispensable à la gestion financière et comptable des collecti­vités territoriales, il est nécessaire de créer les trésoreries par décret afin de permettre au ministre chargé des Finances de nommer les comptables publics (trésoriers) dans ces nouvelles préfectures.

Ainsi le premier dé­cret érige dans la pré­fecture d’Agoè-Nyivé une trésorerie prin­cipale qui répond au souci de la mettre au même niveau de classi­fication que la trésore­rie principale du Golfe et la trésorerie prin­cipale de Lomé-com­mune, et le deuxième crée les trésoreries dans les préfectures de Mô, de l’Oti-Sud et de Kpendjal-Ouest.

Le deuxième décret adopté par le conseil détermine les moda­lités d’application du titre 4 relatif au régime des privatisations de la loi n°2014-014 du 22 octobre 2014 por­tant modernisation de l’action publique de l’Etat en faveur de l’économie.

Le troisième décret adopté par le conseil modifie le décret n°2014-112/PR du 30 avril 2014 portant sur l’interconnexion et l’accès aux réseaux de communications électroniques.

Le décret du 30 avril 2014 donne la possi­bilité aux opérateurs de recourir à l’itiné­rance nationale, en vue d’optimiser la couverture globale du territoire.

Cependant, la cou­verture induite par l’itinérance sur le ré­seau d’un partenaire national ne peut être prise en compte par­mi les obligations de couverture prévues dans les cahiers de charges des opéra­teurs concernés.

Le présent décret modifie le décret n°2014-112/PR du 30 avril 2014, notamment l’article 31, en don­nant aux opérateurs, la possibilité de re­courir à l’itinérance nationale, pour rem­plir les obligations de couverture prévues dans leur cahier de charges. Ceci dans le but d’assurer une meilleure rationalisa­tion des investisse­ments des opérateurs notamment dans les zones à faible densité de population, en vue d’accélérer la couver­ture des localités éloi­gnées en particulier avec la technologie 4G, qui permet un accès à l’Internet très haut débit.

Le quatrième décret adopté par le conseil modifie le décret n°2014-088/PR du 31 mars 2014 portant sur les régimes juridiques applicables aux acti­vités de communica­tions électroniques.

La loi n° 2012-018 du 17 décembre 2012 sur les communications électroniques modi­fiée par la loi n°2013- 003, a prévu le régime juridique applicable aux opérateurs et fournisseurs de ser­vices. Son décret d’application n°2014- 088 du 31 mars 2014 a entre autres, fixé les règles applicables à l’actionnariat du titu­laire d’une licence.

Le présent décret modifie le décret n°.2014-088/PR du 31 mars 2014 notamment l’article 18, en clari­fiant davantage :

– les modalités de mise en œuvre  de l’obligation de réser­ver une part du capi­tal à un actionnariat togolais ;

– l’obligation d’un accord préalable du gouvernement pour certaines modifica­tions du capital so­cial, de sa réparti­tion ou de celles des droits de vote ;

– les modalités de mise en œuvre  du droit de préemp­tion de l’Etat en cas de changement de contrôle ou de prise de participation au capital d’un autre opérateur ou par un opérateur dans le ca­pital d’un titulaire de licence, notamment les tenues de rachat des actions.

Le cinquième décret adopté par le conseil institue un prélève­ment à l’exportation sur les noix cajou (PNC).

Conformément à l’ar­ticle 9 alinéa 2 de la loi organique n° 2014-013 du 27 juin 2014 relative aux lois de finances « les taxes parafis­cales perçues dans un intérêt économique ou social au profit d’une personne morale de droit public ou privée autre que l’Etat, les collectivités locales et leurs établissements publics administratifs sont établis par décret pris sur le rapport du ministre chargé des finances et du ministre intéressé ».

Le décret pris par le conseil a pour objet d’instituer un prélève­ment à l’exportation sur les noix de cajou.

Au titre des commu­nications

La première commu­nication, écoutée par le conseil, présentée par la secrétaire d’Etat chargée des Droits de l’Homme est relative à la mise en place d’une plateforme multi-ac­teurs de concertation et de collaboration en matière de Droits de l’Homme.

La mission de proté­ger et de promouvoir les Droits de l’Homme incombe principale­ment aux autorités étatiques, mais aussi à d’autres acteurs, notamment ceux de la société civile.

Pour accroître l’im­pact des actions de chaque acteur, le gou­vernement encourage de plus en plus les ini­tiatives en faveur d’une large collaboration avec les organisations de défense des Droits de l’Homme crédibles.

La plateforme multi-acteurs est un cadre de concertation et de collaboration entre l’Etat, les institutions nationales de Droits de l’Homme, les orga­nisations de la société civile et les médias publics et privés ainsi que la cellule de veille en matière de Droits de l’Homme.

Elle sera un cadre de concertation qui aidera à la mise en oeuvre des recommandations de l’Examen Périodique Universel (EPU). Elle permettra également de relever les défis liés au renforcement du cadre légal et insti­tutionnel de promotion et de protection des Droits de l’Homme.

Présentée par le mi­nistre chargé de l’Urba­nisme et de l’Habitat, la deuxième commu­nication, écoutée par le conseil, porte sur la tenue de la 37e Assem­blée générale annuelle de la société pour l’ha­bitat et le logement en Afrique (SHELTER-AFRIQUE) les 19 et 20 juillet 2018 à Nairobi, au Kenya.

Cette assemblée a pour thème « Agir ra­pidement : investis­sement institutionnel dans le logement abor­dable ».

A l’issue des travaux, l’assemblée a adopté quatre (4) résolutions. En marge des travaux de cette assemblée, la délégation togolaise a eu une séance de tra­vail avec le Programme des Nations-Unies pour les établissements hu­mains (ONU-Habitat) et a abordé les ques­tions relatives au mé­morandum d’entente entre le ministère de l’Urbanisme, de l’Habi­tat et du Cadre de Vie et ONU-Habitat, signé le 15 novembre 2017 dans le but de pro­mouvoir des établisse­ments humains sains, viables et durables.

Au cours de la séance de travail, les deux parties ont convenu d’élaborer conjointe­ment une feuille de route relative aux acti­vités de révision de la politique nationale de l’habitat et du déve­loppement urbain, de renforcement des ca­pacités en matière de gouvernance foncière et de poursuite des échanges pour la mise en place d’un obser­vatoire du développe­ment urbain au Togo.

La troisième com­munication, écoutée par le conseil a trait à l’utilisation du réseau e-gouvernement (E-Gouv).

Le réseau E-Gouv fournit à l’ensemble des bâtiments raccor­dés par la fibre optique, une connexion internet haut-débit. Cependant, les administrations bénéficiaires doivent équiper l’intérieur de leurs bâtiments des installations informa­tiques nécessaires au bon fonctionnement de la connexion inter­net. En outre, la forma­tion de leurs agents à l’utilisation des outils informatiques mis à leur disposition, relève également de leur res­ponsabilité. Enfin, une charte de bon usage du réseau E-Gouv doit être mise en place pour encadrer son accès par les utilisateurs, à des fins exclusivement professionnelles.

Au titre du divers

Le ministre de l’Admi­nistration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités lo­cales a rendu compte au conseil du démar­rage des opérations de recensement élec­toral qui a débuté dans la zone 1 le lundi 1er octobre.

A la date du 02 octobre 2018, 2839 comités de listes et cartes ont reçu chacun leur kit pour l’enregistrement bio­métrique des électeurs ainsi que pour l’édition de leur carte d’électeur, dans les CELI.

1929 groupes électro­gènes ont été déployés et 6200 Opérateurs de saisie (OPS) ont été recrutés, formés et déployés dans les CRV.

En dehors de la pluie du premier jour, il a été relevé quelques diffi­cultés techniques au début de ce recense­ment dans certaines CELI. Ces difficultés sont progressivement surmontées et tous les CLC dans les vingt CELI concernées ont démarré l’enregistre­ment et la délivrance des cartes d’électeurs à nos compatriotes en âge de voter.

Au titre des nomi­nations

Deux nominations ont été faites au titre de la Primature, le Secrétaire Général du Gouvernement et le Secrétaire Général- Adjoint du Gouverne­ment.

Au titre du minis­tère de la Sécurité et de la Protection civile, ont été nom­més le Commandant de la Force Sécurité Election (FOSE) 2018, le Commandant-ad­joint Gendarmerie de la FOSE 2018 ainsi que le Commandant-adjoint Police FOSE 2018.

Fait à Lomé, le 03 octobre 2018

Le conseil des ministres

 

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