Social

Contre la propagation du COVID-19 : Les ménages réapprennent l’hygiène et la propreté

Un dispositif de lavage de main dans une maison
Contre la propagation du COVID-19 : Les ménages réapprennent l’hygiène et la propreté

Le nombre de malades dû au Coronavirus (COVID-19) ne cesse d’augmenter au Togo, comme partout ailleurs dans le monde. Selon les experts, la meilleure manière de combattre la propagation de ce virus est de recourir aux gestes barrières que sont, entre autres, le lavage régulier des mains à l’eau et au savon,ou les désinfecter à base de gel hydro alcoolique, le port des masques, les rassemblements de plus de 15 personnes, qui sont à éviter, une distance d’au moins un mètre entre deux personnes, etc.Ces dispositions, recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le gouvernement, sont plus ou moins respectées par les Togolais qui doivent changer radicalement leur habitude quotidienne.

Un tour hier dans certains ménages a montré que la plupart des familles ont mis en place des dispositifs de lavage des mains pour permettre à tout visiteur d’accomplir ce geste simple, mais efficace.

C’est ce que nous explique M. Justin, rencontré à Totsi. « J’ai acheté un seau doté d’un robinet que j’ai exposé sur une table et en bas j’ai mis un autre sceau dans lequel on lave les mains. A côté, il y a du savon liquide dans une boîte. Quiconque entre dans la maison doit bien se laver les mains avant d’avoir accès au reste de la maison. De même, lorsqu’un des occupants de la maison sort,  à son retour il doit se laver les mains. J’ai également demandé aux enfants de se laver régulièrement les mains surtout qu’ils sont à la maison et passent leur temps à jouer ». Les dispositions sont prises à la maison de Dame Clémentine, qui a mis en place un dispositif de lavage similaire.

« J’ai très peur de cette maladie qui fait beaucoup de morts dans les pays développés. Et que dire de notre pays qui n’a pas de structures sanitaires aussi équipées. C’est pourquoi je suis très stricte sur les gestes barrières. Je crains même de recevoir des visites et c’est pourquoi j’ai recommandé à mes enfants et mon personnel de ne pas trop s’approcher des étrangers et surtout de se laver régulièrement les mains. Moi-même, je porte continuellement un masque et des gants en ville, puisque je dois aller au service », a-t-elle fait savoir.

Beaucoup de foyers ont mis en place ces dispositifs de lavage qui ne demandent pas d’énormes moyens. Il est facile aujourd’hui de se procurer un sceau doté de robinet. J’ai acheté le mien au marché Hédzranawoè, mais on les retrouve dans presque tous les marchés. Les prix varient entre 3000 F et 6000 F. et j’ai installé le dispositif à l’entrée. Chaque personne qui entre doit se laver les mains », raconte Sébatien, un fonctionnaire rencontré au quartier administratif. Pour Valentin, se laver les mains à chaque instant,  porter des masques et surtout ne pas se saluer en se serrant la main sont des mesures nouvelles et difficiles à respecter pour les africains qui sont habitués au contact. « Vivement que cette maladie disparaisse. Je supporte difficilement le port du masque et au début, il m’était difficile de ne pas serrer la main de mes interlocuteurs. C’est maintenant que je m’habitue petit à petit à cette manière de se saluer sans se toucher. Ce qui me gêne aussi c’est le fait que je ne peux plus retrouver mes amis les samedis pour déstresser en buvant un coup. On est obligé de rester à la maison et je peux vous jurer que c’est une situation vraiment difficile à vivre ». Situation vraiment difficile à vivre, puisque les rassemblements sont interdits, les bars fermés, les églises et mosquées fermées, etc.

« Moi pour ce qui est du lavage des mains, du port des masques et autres, je peux encore tolérer. Ce qui est difficile pour moi, c’est de ne pas aller à l’église surtout les dimanches. Prier seul à la maison n’est pas évident », confie Yvonne, une commerçante du Grand Marché.

La même plainte chez Constantin, un banquier, selon qui  « on doit rapidement trouver une solution à cette maladie qui nous fait perdre les valeurs africaines telles que la convivialité, la fraternité. On ne peut plus se rendre visite, se retrouver en famille ou entre amis, faire une fête ou quoi que ce soit. Chacun est obligé de rester chez lui et de s’éviter. Ça, ce n’est pas l’Afrique ».

« Malgré tout, il faut reconnaître que cette maladie est une occasion pour réapprendre l’hygiène et la propreté », note Afi, revendeuse de bouillie. «  Moi, je trouve un côté positif à cette situation. J’ai remarqué qu’avec cette pandémie beaucoup font maintenant  le ménageet c’est une très bonne chose pour santé », fait valoir Suzanne, une assistante d’hygiène.

Occasion de faire le ménage également pour Mme José, femme au foyer.« Chaque jour je fais le ménage chez moi, nettoie le sol, mais aussi les poignets des portes et même les portables, je ne veux laisser nulle part où le virus puisse se développer…Ce qui est bon, c’est que j’apprends encore plus à mes enfants à faire la ménage et à être toujours propre », a-t-elle dit,avant d’insister sur les mesures de prévention :« Tout compte fait, il est important d’observer les gestes barrières pour se protéger et protéger son entourage et surtout rester chez soi le plus possible pour éviter la propagation de ce virus ».

Mélissa BATABA

Social

A lire dans Social

Facebook