Santé

15è Journée internationale contre les mutilations génitales féminines : Des stratégies innovantes pour mettre fin à la pratique

Vue partielle des participants
15è Journée internationale contre les mutilations génitales féminines : Des stratégies innovantes pour mettre fin à la pratique

Une conférence- débat sur le thème, «Traduire les décisions politiques en actions concrètes à la base pour accélérer l’atteinte de la tolérance Zéro aux mutilations génitales féminines en 2030» s’est tenue à Lomé. C’est une initiative de la  branche togolaise du Comité Interafricain sur les pratiques traditionnelles ayant effet sur la santé des femmes et des enfants (CIAF/ Togo), pour marquer la 15è Journée internationale Tolérance Zéro aux mutilations génitales féminines (MGF), célébrée le 6 février de chaque année. Il s’agissait également de définir les actions concrètes à mener, en vue de l’éradication totale de cette pratique, à l’horizon 2030.

Les mutilations génitales (MGF), communément appelées les excisions, se définissent comme toute lésion ou ablation, partielle ou totale, effectuée sur les organes génitaux féminins externes, sans raisons médicales. Selon les résultats de certaines études, entre 100 et 130 millions de femmes en Afrique seraient touchées par les MGF. Environ 2 millions de filles de 4 à 14 ans risquent de subir cette pratique. Au Togo, les conclusions des études montrent que les MGF sont légion dans les régions centrale (19,0%) et de la Kara (8,5%).  Les ethnies plus concernées sont le cotocoli/tém, le tchamba, le peulh et le yanga.  En 2013, la prévalence aux MGF au Togo était de 4%, selon une étude de l’UNICEF, qui fait cas de diverses conséquences liées à cette pratique.

En effet, dans la plupart des cas, les MGF entraînent des conséquences néfastes telles que les infections, les accouchements difficiles, la fistule vésico-vaginale chez  la victime. Lorsque la mutilation est mal pratiquée, elle peut entraîner la mort de la victime. C’est au regard de ces faits que la communauté internationale a décidé de mettre fin à cette pratique, en dédiant une journée consacrée  à la lutte contre ces horribles faits. Journée célébrée hier par la  branche togolaise du Comité Interafricain sur les pratiques traditionnelles ayant effet sur la santé des femmes et des enfants (CIAF/ Togo), à travers une conférence-débat.

Selon le surveillant général adjoint du Centre Hospitalier Régional Lomé- Commune (CHR L-C), Dr Alex Kombaté, au Togo, tout comme, dans certains pays de la sous-région, des législations ont été promulguées pour combattre certaines pratiques traditionnelles préjudiciables à la santé de la femme. Il a indiqué qu’au Togo, il existe, depuis  1998, une loi qui interdit les MGF. Toutefois, a-t-il fait comprendre, la mise  en application de ces différentes lois est restée lettre morte. C’est ce qui justifie d’ailleurs le thème retenu à cette 15è célébration. Un thème qui convie les différents acteurs à penser à d’autres stratégies de lutte.

De l’avis de la présidente de CIAF/Togo, Mme AssibiNapoé, les acteurs doivent intensifier la sensibilisation à l’endroit de toutes les couches socioprofessionnelles et surtout à l’endroit des garants des us et coutumes et des exciseuses, tout en  soutenant cette lutte.

Mme Napoé a remercié les autorités togolaises, pour toutes les actions menées en vue de l’éradication de cette pratique et a assuré de la disponibilité de son institution dans la mise en œuvre des politiques de lutte.

Il faut dire qu’en dehors des textes et instruments juridiques internationaux de lutte contre les mutilations génitales (MGF. La résolution A/RES/67/146, adopté le 2 décembre 2012, par l’Assemblée générale des Nations Unies et la résolution A/RES/69/150, adoptée en 2014, ainsi que d’autres textes participent à cette lutte. Sur le plan régional, l’article 21 de la Charte africaine des droits de l’Homme et du Bien-être de l’Enfant, la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples ainsi que le Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatifs aux  femmes combattent cette pratique.

Françoise AOUI

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