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13 ans après la dépénalisation des délits de presse, les médias togolais font l’état des lieux

Le président de la HAAC (au micro) à l'ouverture des travaux,. A gauche le ministre de la Communication
13 ans après la dépénalisation des délits de presse, les médias togolais font l’état des lieux

L’article 22 de la loi organique n°2004-021 du 15 décembre 2004, modifiée par les lois 2009-029 du 22 décembre 2009 et 2013-016 du 08 juillet 2013, dispose que « la Haute Autorité veille à la culture et au développement de la conscience professionnelle, au respect de la déontologie et de l’éthique en matière de presse et de communication. Elle peut faire des suggestions en matière de formation ». Conformément à cette prescription, s’est tenu,  ce mardi à Lomé, un séminaire de formation des responsables des médias du Togo sur le thème : « La dépénalisation des délits de presse et la responsabilité du journaliste ». Objectif de la HAAC : partager avec les professionnels de la presse, ses réflexions et observations sur l’état de la presse togolaise, 13 ans après la loi qui a consacré la dépénalisation des délits de presse.

Il y a bientôt 13 ans que le Togo a posé un pas historique et décisif dans la normalisation des activités de la presse, en procédant à une dépénalisation des délits de presse. En pionnier, il a montré la voie et depuis lors, le Togo continue d’apporter les preuves sur le continent qu’il est possible de faire grandir la démocratie et l’Etat de droit en raffermissant le rôle et la responsabilité de la presse. Treize ans après cette victoire, quel bilan peut- on dresser ? Quelles incidences cette dépénalisation, a-t-elle eu sur la profession, sur le respect des règles éthiques et déontologiques ? La presse togolaise a-t-elle gagné plus de notoriété, a-t-elle gagné en responsabilité, en professionnalisme ? Comment a-t-on compris la dépénalisation ? Autant de questions qui se posent aujourd’hui, et que la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a souhaité partager avec les journalistes, à travers un atelier de formation sur le thème : « Dépénalisation des délits de presse au Togo et responsabilité du journaliste », le but étant de réfléchir sur l’état de la presse togolaise, depuis cette dépénalisation, afin d’en cerner les incidences sur le professionnalisme. Au menu de ce séminaire, une communication inaugurale sur le thème central, « le regard de la HAAC sur la dépénalisation des délits de presse au Togo », « et le point de vue d’un journaliste sur la question ». Au but de cette catharsis visant à redorer le blason pour repartir sur de meilleur pied et renforcer les acquis, les conclusions et recommandations qui en découleront, constitueront un des inputs d’une prochaine relecture de l’ensemble des textes organisant le secteur de la presse et de la communication au Togo, conformément aux recommandations des états généraux de la communication de 2014 à Kpalimé. Treize ans après cet acquis démocratique, peut-on vraiment dire que la qualité s’est améliorée ? S’est interrogé le président de la HAAC, M. Pitang Tchalla qui a salué tous ceux qui, malgré la tendance et les tentations, ont su garder le cap. Il a remercié les formateurs pour le partage avec la presse togolaise, afin de bâtir de nouveaux chemins pour une presse plus responsable, fière de son indépendance sans oublier tous les autres qui, courageusement, avaient planché sur ce code révolutionnaire à l’époque et encore avant-gardiste.

Pour le ministre de la Communication, de la Culture, des Sports et de la Formation civique, Guy Madjé Lorenzo, il faut bien positionner le curseur au bon endroit, afin, non seulement, de permettre aux journalistes de faire leur travail en tout professionnalisme et en toute quiétude, mais aussi préserver la population qui, non seulement, a le droit de se faire servir de la bonne information, mais aussi, cette information ne doit pas porter atteinte ni à sa dignité ni à celle d’autrui. « La dépénalisation des délits de presse à laquelle nous sommes attachés, n’est donc pas et ne peut pas être synonyme de déresponsabilisation. Autant la presse est capable de merveille autant, elle peut remettre en cause les fondamentaux d’une République si elle ne fait pas preuve de responsabilité », a-t-il averti.

Faustin LAGBAI

 

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